Le phénomène pluie-inondation

Les pluies intenses apportent sur une courte durée (d’une heure à une journée) une quantité d’eau très importante.

Cette quantité peut égaler celle reçue habituellement en un mois (normale mensuelle) ou en plusieurs mois.

Dans le Sud de la France, les cumuls observés peuvent dépasser 500 mm (1 mm = 1litre/m2) en 24 heures. Pour les phénomènes les plus violents, le cumul dépasse les 100 mm en une heure. Les fortes précipitations peuvent résulter de plusieurs phénomènes météorologiques :

  • des orages violents et stationnaires
  • une succession d’orages localisés
  • une perturbation associée à des pluies étendues

Les pluies en ruisselant et se concentrant dans les cours d’eau peuvent causer des inondations. L’inondation peut être due à une montée lente des eaux en région de plaine, à la formation rapide de crues torrentielles ou au ruissellement pluvial.

L’importance de l’inondation dépend de trois paramètres : la hauteur d’eau, la vitesse du courant et la durée de la crue. Ces paramètres sont conditionnés par les précipitations, mais également par l’état du bassin versant et les caractéristiques du cours d’eau.

Dans les régions méditerranéennes, en particulier durant l’automne, des remontées d’air chaud et humide peuvent provoquer des cumuls de plusieurs centaines de litres d’eau/m2 en seulement quelques heures. Les pluies orageuses du sud-est du Massif Central provoquent d’importantes inondations dans cette région (par exemple : les inondations catastrophiques de Nîmes en Septembre 2005 où un cumul de près de 430 mm a été atteint).

Tout le territoire de la France métropolitaine peut être exposé aux pluies intenses. Elles sont cependant plus fréquentes dans les régions méditerranéennes et les Alpes.

Les pluies intenses peuvent provoquer des crues-éclair dévastatrices, en particulier dans les zones montagneuses (Vaison-la-Romaine le 22 septembre 1992, Le Grand-Bornand le 14 juillet 1987).

Au contraire, il se peut qu’il ne pleuve plus mais que le cours d’eau sorte néanmoins de son lit ; c’est en particulier le cas des cours d’eau dit « à crue lente » tels que la Seine ou par exemple la Somme en 2001.

Les inondations de grande ampleur résultent généralement de pluies intenses persistantes. Le danger est amplifié l’hiver, lorsqu’il y a peu d’évaporation et que les sols sont saturés d’eau. La fonte du manteau neigeux contribue aussi à élever le niveau des rivières. L’eau de pluie ruisselle vers les rivières, trop rapidement pour s’écouler ensuite, et celles-ci sortent de leur lit. Ces évènements sont plus fréquents dans les régions méditerranéennes et dans les Alpes.

Des pluies d’intensité modérée, qui durent plusieurs jours peuvent également provoquer des inondations par montée lente et progressive des eaux, c’est le cas de cours d’eau tels que la Seine.

Les dangers

Le risque d'inondation est la conjonction d'un phénomène - l'eau d'un cours d'eau en crue qui peut alors sortir de son lit habituel d'écoulement - et d'une exposition -  l'activité humaine installée dans l'espace alluvial (constructions, équipements et activités). Les dégâts provoqués par les inondations dépendent donc de facteurs naturels (relief, nature et état de saturation en eau du sol) mais également de l'implantation des activités humaines (occupation des sols). Ils peuvent être réduits grâce à des mesures de protection (digues) et de prévention (zone de rétention des crues, aménagement de zones à inonder, information, préparation...).

Le phénomène peut passer inaperçu dans une zone peu habitée.

Les villes subissent également un fort ruissellement des eaux en raison des surfaces imperméabilisées. D'autre part, la saturation du réseau d'évacuation des eaux pluviales peut causer des débordement et des dégâts considérables (exemple : Nîmes, le 3 octobre 1988).

Enfin, les dégâts peuvent être aggravés par d'autres facteurs : violentes rafales de vent, glissements de terrain, ruptures de digues, grêle, fortes vagues.

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